Un petit peu d’angoisse, parce qu’à partir de pas plus tard que tout de suite, enfin dès que je serai prêt… et que j’aurai respiré un bon coup (enfin pas trop près de la résine quand même)…quand il ne fera pas trop chaud, pas trop froid, pas trop humide…enfin, quand le moment sera venu, j’attaque la résine.
Pour avoir déjà joué, et il faut bien l’avouer, parfois galéré, avec de la résine polyester, la résine époxy est plus simple d’utilisation ; dosage plus facile, temps d’utilisation plus long, pratiquement pas d’odeur. Son seul défaut vient de son prix…plus cher.
Pour me familiariser avec le produit, je commence par de petites quantités, et pour cela je procède à la réalisation des dérives et du plug destiné à recevoir le leach.
La 1ère chose à faire est d'intégrer le plug dans le polystyrène. Pour des raisons de solidité (du moins je pense…) j’ai décidé de le positionner sur la nervure centrale. Une Dremel sera bien utile pour évider son emplacement. Eviter absolument le café avant cette opération, le CTP est beaucoup plus dur que le polystyrène et il vaut mieux éviter de trembler. De plus, à cet endroit, le surf est très mince et traverser la planche n’est pas à conseiller.
Le polystyrène est découpé de façon un peu plus évasée au fond de l'évidement (style queue d'aronde), de la résine est y coulée à l'intérieur puis le plug mis en place en le faisant affleurer le polystyrène. Le surplus de résine est enlevé immédiatement.
Ayant décidé d’intégrer un motif sur le pont du surf, ce motif sera d’abord travaillé à l’ordi, puis sorti sur imprimante sur une feuille de papier calque.
La stratification proprement dite peut commencer.
J’ai utilisé du tissu de verre de 330 g/m2. 2 couches seront mises sur le dessus et 1 dessous.
J’ai commencé par 1 dessus, puis celle de dessous, puis la 2ième du dessus. De cette façon, les rails ont 3 épaisseurs croisées, ce qui les consolide nettement.
Sur la photo suivante, on peut voir le tissu de verre posé sur le pain de polystyrène, et découpé de manière à pouvoir recouvrir les rails.
Il sera ensuite pesé et la quantité de résine préparée en conséquence. (environ 350g pour une face) Les spatules servant à étaler et lisser la résine sont faites à partir d’un vieux bidon de pétrole pour chauffage d’appoint.
Une seule spatule a en fait été utilisée, il reste suffisamment de matière dans le bidon pour faire plein d’autres surfs…
Mise en place du motif et stratification de la 1ère couche
Puis stratification du rocker avec mise en place des dérives et ensuite 2ième couche sur le pont
Il faut maintenant éliminer les "barbes" de tissu de verre, fignoler les rails et poncer l'ensemble de la surface du surf.
Le ponçage étant terminé, le glaçage peut commencer.
C’est une opération difficile, ce n’est pas pour rien que certains shapeurs ne font pas eux même le glaçage de leurs planches mais font appel à des glaceurs professionnels. Il serait fort étonnant que pour une 1ère réalisation on obtienne le fini miroir tant désiré (tout aussi étonnant lors de la 2ième et même la 3ième …) mais une finition acceptable est quand même réalisable.
Environ 150g de mélange résine /durcisseur sont utilisés pour chaque face du surf (dont pas mal finiront sur le sol du garage à cause de « dégoulinures » importantes sur les rails )
Petite astuce (trouvée un peu tard dans mon cas) : fixer un ruban adhésif, du type ruban de masquage pour peinture, sur toute la longueur du rail mais sans le coller sur toute sa largeur, uniquement sa partie supérieure. La partie inférieure du ruban sert alors de ‘’goutte d’eau’’ et les gouttes de résine vont tomber sur le sol plutôt que de suivre la courbe du rail pour aller durcir sur l’autre face du surf. En effet, surtout après glaçage de la 2ième face, il est désagréable de se rendre compte que des gouttes de résines sont venues faire des traces et durcir sur la face déjà terminée.
Il faut alors poncer ?!? encore !!! pas très agréable !!!… et surtout pas très logique, le glaçage étant normalement l’étape de finition
Le surf est désormais terminé… oui…sauf que le polystyrène utilisé, (issu de l’industrie du bâtiment) malgré une peinture avant stratification, ne donne pas un aspect très joli. La solution consiste donc à refaire une déco sur le glaçage.
Allons au plus simple, une simple couche de peinture fera l’affaire
J'ai utilisé de la peinture acrylique pour sa facilité de mise en oeuvre mais surtout pour être sûr de n'avoir aucune réaction indésirable avec la résine.
Après masquage des dérives et de la nervure centrale (je ne voulais pas la voir disparaître sous la peinture) 2 passages croisés au pistolet donnent un rendu plus que correct.
Le pont
La carène
Sur les rails aucun masquage n'est utilisé et les 2 couleurs forment ainsi un léger dégradé
Une fois la peinture sèche, deux couches de vernis polyuréthane sont données sur chaque face, avec un petit coup de papier verre à l'eau (grain 600) entre les deux.
ET VOILI ET VOILA... A L'EAU MAINTENANT